La collection "La philo ouverte à tous" s'enrichit d'un nouvel ouvrage :
Pourquoi le politique ? L'avenir de la citoyenneté
A paraître au mois d'octobre !
PREFACE
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Cet adage, cher aux juristes, est si souvent répété aux étudiants qu’il en devient presque un adage « de style » résonnant dans les amphithéâtres lors des cours d’universitaires qui oublient de l’appliquer et qui, conscients de leur « certaine science », ne raisonnent de facto que pour une élite, un cercle d’initiés.
Ce n’est pas le cas de Laurence Vanin-Verna qui poursuit, dans ce nouvel opus, son œuvre médiatrice. Elle saura trouver, à n’en pas douter, un large public, son public. « La philo ouverte à tous » n’est définitivement plus le simple nom d’une collection mais une réalité tant il est vrai qu’à l’instar de ses quatre prédécesseurs, ce cinquième tome relève à la fois de la dynamique investigatrice des universitaires et des préoccupations de tout un chacun.
Le titre de ce nouveau volume « Pourquoi le politique ? L’avenir de la citoyenneté » illustre lui-même cette dimension double. Il est en effet porteur d’une réflexion théorique et fondamentale, relevant de la philosophie et de l’histoire des idées politiques, axée sur ce qu’est le politique mais véhicule aussi un propos résolument contemporain, à la fois orienté sur le présent où « le » politique apparaît perverti par « la » politique et in fine l’avenir, notre avenir, pour tenter d’approcher ce que devrait être le politique.
Ce remarquable amalgame est à l’image de son auteur, subtil et capable de rendre accessible à tout public, son public, « de 7 à 97 ans », des analyses fines et des concepts de prime abord abscons. Car il ne faut pas s’y tromper, cet ouvrage n’a rien à voir avec ce que certains chercheurs désignent avec dédain comme de la vulgarisation ; Laurence Vanin-Verna emprunte une démarche scientifique mais possède le don d’insuffler la vie aux idées et démonstrations qu’elle formule dans ce style offensif qui la caractérise. Abhorrant les discours trop convenus et consensuels elle ose prendre position et fait une nouvelle fois œuvre pédagogique.
Ainsi, dans ses premières parties, elle délivre le matériau intellectuel indispensable à la bonne compréhension de la matière et de sa démonstration, ce qui éclairera les néophytes et curieux, rafraîchira la mémoire de ceux qui n’ont pas eu l’occasion de « philosopher » depuis longtemps et complétera les connaissances des philosophes en herbe.
A ce stade, ce nouvel ouvrage est une véritable invitation à un voyage dans le temps, depuis l’Antiquité grecque, berceau de la philosophie, en passant par les auteurs chrétiens jusqu’à l’ère des philosophes modernes, les plus grands penseurs politiques sont mis à contribution pour éclairer sa démonstration. Platon, Aristote, Saint Paul, Saint Thomas d’Aquin, Machiavel, Rousseau, Hobbes, tous prennent vie à la faveur de citations pertinentes et concises soulignant la teneur substantielle des idées de chacun d’eux sur les fondements du politique et sur sa mise en forme, l’Etat.
Désormais à même d’apprécier les solutions préconisées dans les ultimes développements, relatifs à la finalité de l’Etat où elle envisage une nouvelle philosophie politique, ses lecteurs étayent du même coup leur propre réflexion. Ils sont dès lors suffisamment armés pour mener, non pas un dialogue entre maître et disciples qui serait à sens unique mais un débat d’érudits dont l’épilogue sera propre à chacun d’entre eux, confrontant leurs idées aux propositions suggérées ou défendues par l’auteur.
Se manifeste là une qualité essentielle de Laurence Vanin-Verna, capable d’extraire ses lecteurs de leur quotidien et de combler leurs lacunes et raviver leurs souvenirs pour les élever au rang de penseurs, d’impétrants philosophes… Elle parvient à rendre à la philosophie la place de choix, qu’elle ne devrait jamais quitter, parmi les disciplines d’excellence ayant pour objet l’analyse du monde actuel…
Parce que l’homme est un animal politique, vivant en collectivité, le politique, la Cité et la citoyenneté sont des thèmes fondamentaux, des enjeux cruciaux… L’auteur replace la philosophie au cœur de la Cité tout en démontrant que la Cité est au cœur des préoccupations de la philosophie, notamment en ces temps difficiles où sévit une crise des valeurs… Ce constat induit une évidence : la quête qui anime Laurence Vanin-Verna est celle du véritable philosophe. Elle prend d’ailleurs le soin d’exposer dès l’introduction, comme un programme : « la philosophie (…) s’intéresse au politique, le pense et propose des modèles intellectualisés, rationalisés (et) se doit d’investir le politique pour contribuer à sa réforme et rendre compte de son efficacité ».
Un objectif à la hauteur de ce professeur de philosophie qui réalise au final un tour de force en parvenant à surmonter la morosité ambiante pour se pencher sur les bouleversements que subit le monde actuel, propices aux incertitudes et inquiétudes, et imaginer les moyens grâce auxquels la communauté humaine pourrait reprendre son destin en main… Ce que je vous laisse le soin de découvrir au fil des pages…
Ce dernier-né de la collection « La philo ouverte à tous » offre donc l’opportunité à Laurence Vanin-Verna de nous séduire par sa vitalité, son originalité et sa pertinence, tant de qualités dont elle ne s’est jamais départie et que son public saura reconnaître.
Christophe Juhel
Docteur en Droit (spécialité Histoire du droit et des institutions)
Maître de conférences HDR à l’Université du Sud Toulon-Var
Assesseur du doyen
Chargé de cours à l’Université de Perpignan Via Domitia